Marine Le Pen inéligible : Jordan Bardella réagit et fait une annonce

Après la condamnation de Marine Le Pen à une peine immédiate de cinq ans d’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires européens RN, le parti contre-attaque.
« Sauvons la démocratie, soutenons Marine ». Dans une lettre adressée « aux sympathisants du Rassemblement national », Jordan Bardella réagit à la condamnation, lundi 31 mars, de Marine Le Pen à une peine immédiate de cinq ans d’inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires européens du RN.
« Nous sommes sous le choc », commence le dauphin de la cheffe du parti, qui martèle qu’ »en interdisant à Marine Le Pen d’être candidate à l’élection présidentielle de 2027, (les magistrats) tentent d’empêcher par tous les moyens son accession à l’Élysée » et « privent des millions d’électeurs de leur choix et donc de leur liberté ».
« Un simple désaccord administratif »
« Scandale », « décision brutale, injuste et antidémocratique »… Le député européen dénonce avec véhémence la décision de la Justice et juge que l’affaire des assistants parlementaires est « un simple désaccord administratif ».
Marine Le Pen a également écopé de quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme aménagés sous bracelet électronique (elle n’ira pas en prison), et d’une amende de 100.000 euros.
Le tribunal de Paris a « pris en considération, outre le risque de récidive, le trouble majeur à l’ordre public, en l’espèce le fait que soit candidate à l’élection présidentielle une personne déjà condamnée en première instance », a justifié la présidente.
Il a également considéré qu’il y avait bien eu un « système » entre 2004 et 2016 pour faire faire des « économies » au RN en payant avec l’argent du Parlement européen des assistants d’eurodéputés travaillant pour le parti. Vingt-trois autres personnes ont été condamnées, ainsi que le FN devenu RN, qui s’est vu infliger deux millions d’euros d’amende, dont un million ferme, et une confiscation d’un million d’euros saisis pendant l’instruction.
Aussi, Jordan Bardella en « appelle à une mobilisation populaire et pacifique », assurant que les militants seront « partout sur le terrain au cours des prochaines semaines ».
« Ne les laissez pas vous confisquer votre liberté », conclut le président du RN.
Pétitions interposées
Outre cette lettre adressée à ses sympathisants, le parti a lancé une pétition intitulée « Sauvons la démocratie », « pour soutenir Marine Le Pen » et « montrer à ceux qui voudraient contourner la démocratie que la volonté du peuple est plus forte ».
De l’autre côté de l’échiquier politique, le patron du PS Olivier Faure a, lui, lancé une contre-pétition, baptisée elle « Défendez la démocratie, soutenez la Justice », en réponse aux attaques de magistrats – dénoncées d’ailleurs dans la foulée par Gérald Darmanin, garde des Sceaux, qui les juge « inacceptables » et « préoccupantes ».
« Nul n’est au-dessus des lois, pas même ceux qui aspirent à la plus haute fonction de l’État », a déclaré le PS en légende de sa pétition.
Et à Olivier Faure de renchérir: « Pas même Marine Le Pen qui défendait jusqu’ici l’inéligibilité à vie pour les élus qui détournent des fonds publics. Marine Le Pen n’est pas bâillonnée. Elle continuera d’être députée. La pétition lancée par le RN attaque les fondements de notre démocratie et défend une justice à deux vitesses. »